Dédale, architecte de son état, reçut l'ordre du roi de construire un labyrinthe pour enfermer le Minotaure, monstre mythique en Crète. Le roi sacrifiait des jeunes filles vierges en guise d'offrande au Minotaure. Thésée guidé par le fil d'Ariane pénétra dans le labyrinthe et le tua. Le roi, excédé et cruel par nature, enferma à son tour Dédale et son fils Icare. Ceux-ci réussirent à trouver la solution qui les sauva. Ils s'enfuirent par le haut en bravant les lois de l'apesanteur : ils volèrent. Plus communément et dans les autres traditions, le labyrinthe fut utilisé comme représentation symbolique du parcours initiatique de l'homme. Ce dernier est sommé de retrouver le noyau central de son être, autrement dit son cœur. Très judicieusement, il a été reproduit autour du cœur des villes pour mieux les protéger. Technique de défense et de protection, on ne peut plus pragmatique et imparable. C'est son aspect pratique. Depuis, tout circuit de rues, ruelles, chemins, mêlés les uns aux autres, s'appelle dédale, en souvenir de l'architecte créateur du labyrinthe. Psychologiquement, tout individu porte en lui son propre labyrinthe intérieur, ce dédale obscur dans lequel il est si difficile de se retrouver soi-même. Là aussi, il faut affronter son monstre, son Minotaure : peurs et angoisses, violence pulsionnelle, réactions imprévisibles ou irrationnelles, … et il faut, à défaut de le tuer, au moins le reconnaître, le domestiquer ou le réduire à une docilité totale. Peu importe la façon dont on s'y prend, ce qui est important est d'avoir connaissance de ce que l'on porte au fond de son être intérieur et de réussir à apprendre les tours et les détours de tous ses méandres psychologiques. Par extrapolation et symboliquement, le labyrinthe illustre les situations compliquées et complexes, dont les tenants et les aboutissants échappent à l'entendement, à la raison raisonnante, et que la seule logique est impuissante face à cet enchevêtrement. |
Valentin Gubarev
©MIke
|